Blessure de trahison : apprendre à faire confiance sans se perdre
- Rachel Durant
- il y a 4 jours
- 6 min de lecture
Cet article s’appuie sur la méthode Écoute Ton Corps de Lise Bourbeau. Elle identifie cinq blessures fondamentales de l’enfance, ainsi que les « masques » que nous adoptons pour éviter d’avoir à les revivre. Je vous parle ici de la blessure de trahison, avec mon regard de thérapeute psycho-corporel : un regard qui écoute le langage du corps, là où la confiance a été brisée, et où la sécurité intérieure peut être restaurée.
La blessure de trahison, une blessure du lien trahi
La blessure de trahison prend racine entre deux et quatre ans, au moment où l’enfant développe une relation particulière avec le parent du sexe opposé. C’est une période d'attachement fort, de fierté, de lien exclusif. Si ce parent manque à ses promesses, ment, trahit la confiance ou abandonne brutalement, l’enfant ressent une blessure violente : celle de ne pas pouvoir compter sur l’autre, celle d’être manipulé, rejeté alors qu’il faisait confiance.
Le masque qui se met en place est celui du contrôlant. Ce n’est pas un choix conscient. C’est une réponse adaptative à une peur profonde : "si je perds le contrôle, je serai à nouveau trahi."

Contrôler pour ne plus souffrir
Le contrôlant est dans une tension constante. Il veut anticiper, diriger, vérifier. Il est souvent fort, charismatique, impressionnant. Il peut donner l’image d’un leader. Mais à l’intérieur, il vit dans une vigilance extrême. Il a peur de dépendre, peur d’aimer trop, peur d’être déçu.
Il contrôle les autres, mais aussi ses émotions, son rythme, son corps. Il déteste se sentir faible ou vulnérable. Il supporte mal l’imprévu, l’attente, l’échec. Il a besoin que tout soit clair, cadré, et souvent à son rythme.
Un système nerveux en alerte permanente
Sur le plan corporel, la blessure de trahison se manifeste souvent par une posture de tension : épaules hautes, mâchoires serrées, ventre contracté, regard perçant. La personne est prête à se défendre, à agir, à fuir si besoin. Elle vit dans un état d’hyper-vigilance.
Le système nerveux est dominé par la mobilisation : mode combat ou fuite. Il y a peu de place pour le repos, l’abandon, le lâcher-prise. Même quand le corps est allongé, l’intérieur reste tendu.
Ce sont fréquemment des personnes qui dorment mal, qui somatisent dans les épaules, le dos, la nuque. Leur souffle est court. Elles peuvent souffrir de troubles digestifs liés à la peur chronique de perdre le contrôle. Le psoas, muscle du réflexe de fuite, est généralement figé.
Une colère brûlante et un besoin d’intensité
Le contrôlant ne supporte pas la médiocrité. Il aime les gens vrais, entiers. Il peut être passionné, intense, investi. Mais il déteste être déçu. Il peut devenir méprisant, cassant, voire violent dans sa parole ou dans son silence.
Il y a en lui une colère ancienne, presque sacrée : « Tu m’as trahi. Je ne te pardonnerai pas. » Cette colère n’est pas mauvaise. Elle vient de l’endroit de la dignité, du respect, du besoin d’authenticité. Mais tant qu’elle n’est pas écoutée, elle ronge.
J’ai vu en séance des larmes venir d’un endroit de rage contenue depuis l’enfance. Le jour où cette colère est accueillie sans peur, un apaisement profond peut enfin émerger. Comme une mer qui retrouve son calme après la tempête.
Le chemin de la confiance
Il en faut souvent beaucoup — du courage, un épuisement, un corps qui lache — pour qu’une personne au profil contrôlant ose venir consulter… et c’est là que commence le vrai relâchement.
Guérir la blessure de trahison, c’est apprendre à lâcher le contrôle sans se perdre. C’est une traversée. Elle demande du courage. Il faut rencontrer ses propres limites, son impuissance, sa vulnérabilité.
C’est aussi un chemin de pardon : de soi d’abord, d’avoir voulu tout gérer et aux autres, pas pour excuser, mais pour se libérer.
Dans l’accompagnement psychocorporel, on travaille à remettre du mouvement là où tout est tendu : le diaphragme, la nuque, le bassin. On redonne au corps le droit de s’abandonner. On réapprend à se déposer dans l’instant, dans la relation, dans la confiance.
La co-régulation comme point d’appui
Le contrôlant a souvent manqué d’un adulte fiable, stable, aimant. Il n’a pas appris à s’appuyer sur l’autre. La co-régulation, dans un cadre thérapeutique, permet de réparer cette faille. Être vu, entendu, sans jugement, sans manipulation, permet de rééduquer le système nerveux. On découvre qu’on peut être accompagné sans être envahi.
Le côté spirituel de la blessure de trahison : restaurer la confiance en soi et en la vie
La blessure de trahison touche profondément la confiance en soi et en l'univers. Spirituellement, elle peut provoquer un sentiment de rupture avec la vie, comme si l’on ne pouvait plus faire confiance ni aux autres, ni à l’intention bienveillante de l’univers. Cela engendre souvent des croyances limitantes du type : "Je ne mérite pas la confiance" ou "Je suis seul face à ma souffrance."
Le chemin spirituel de guérison consiste à rétablir une confiance profonde et intérieure, non conditionnée par les actions des autres, mais fondée sur la reconnaissance de sa propre valeur et de la sagesse inhérente à la vie. En guérissant cette fracture spirituelle, un lien plus serein avec les autres et avec soi-même est rétabli, en acceptant que même les expériences douloureuses peuvent offrir un enseignement précieux.
Retrouver sa puissance sans domination
Le masque du contrôlant cache souvent une puissance authentique : celle de l’engagement, de l’intégrité, de la vérité. Guérir cette blessure ne veut pas dire devenir passif ou vulnérable. Cela veut dire devenir puissant autrement : depuis un lieu d’ancrage, de calme, de clarté.
J’aime accompagner cette transformation. C’est comme si la personne redescendait dans son corps, dans ses racines. Elle cesse de fuir. Elle cesse de surveiller. Elle commence à s’habiter.
Dans cet espace-là, la relation redevient possible, pas pour combler un vide ou éviter une peur, mais pour partager pleinement la joie d’être soi, avec l’autre.
Exemple de transformation :
Lors d’un accompagnement avec un client, il m’a révélé qu’il se retrouvait régulièrement dans des situations où il ressentait un profond sentiment de trahison, notamment dans son environnement professionnel. Il était constamment déçu par des collègues ou des supérieurs qui ne tenaient pas leurs engagements, ravivant ainsi des blessures anciennes liées à la trahison dans son enfance. Les promesses non tenues provoquait en lui une réaction émotionnelle intense et un sentiment d’impuissance.
Dans son cas, le contrôle était devenu une protection, une manière de se défendre contre cette douleur : « Si je contrôle tout, rien ne peut m'échapper et je serai épargné de la trahison ». Cependant, cette volonté de tout maîtriser, de ne jamais faire appel à l’aide des autres, l’empêchait de collaborer réellement et de s’épanouir dans ses relations professionnelles. Sa peur de la trahison l’empêchait d’établir une véritable confiance et d’ouvrir de l’espace pour une coopération saine.
En travaillant sur cette dynamique, il a commencé à reconnaître la profondeur de sa peur et à comprendre que chercher du soutien n'était pas un signe de faiblesse, mais une manière de créer un espace de sécurité et de collaboration. En posant des limites claires et en établissant une communication plus ouverte avec ses collègues, il a retrouvé une nouvelle forme de confiance. Peu à peu, il a appris à se détacher de cette peur de tout perdre, et la coopération est devenue une véritable source de richesse professionnelle.
Retrouver la confiance en soi, en l’autre, en la vie
La blessure de trahison enferme dans une vigilance constante, une peur d’être manipulé, abandonné ou trahi à nouveau. Elle pousse à tout contrôler, à anticiper, à douter, à tenir les rênes… mais à quel prix ? Le corps est en tension, l’esprit en alerte, et la relation à l’autre devient un terrain miné.
Derrière cette armure, il y a souvent une immense sensibilité, une peur de souffrir encore, une difficulté à faire confiance. Pourtant, il est possible d’alléger cette charge. Il est possible de vous réconcilier avec l’idée même de relation, avec cette part vulnérable en vous.
Je vous accompagne en somato-thérapie, pour déposer peu à peu les protections, pour remettre du mouvement là où tout était figé. À travers la respiration, le toucher conscient, le travail sur les appuis et les sensations, nous créons ensemble un espace sécurisé où vous pouvez vous reconnecter à votre corps, à votre ressenti, à votre rythme.
Avec la méthode Écoute Ton Corps, nous explorons les croyances, les peurs, les mécanismes de contrôle ou de méfiance, pour ouvrir une voie plus apaisée vers la confiance en vous et en l’autre ou avec l’hypnose spirituelle et régressive, en cabinet ou en visio, permet d’accéder à la source profonde de cette blessure : comprendre ce qui a été trahi, réparer des liens, retrouver votre vérité intérieure, votre capacité à faire des choix libres, en lien avec votre cœur.
Vous pouvez retrouver la confiance.
Vous pouvez choisir des relations saines et nourrissantes.
Vous pouvez être fidèle à vous-même, sans renier l’autre.
Je vous accueille avec respect, écoute et bienveillance, pour entamer ce chemin à votre rythme, dans un cadre sécurisant et profondément humain.
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La mobilisation du corps au service de la conscience et d'un système nerveux en bonne santé : en habitant pleinement votre corps, vous devenez conscient de vous-même et le mouvement devient un puissant moyen de transformation !
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