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La Blessure d’Abandon et le Masque du Dépendant

Dernière mise à jour : 14 juin

Et si cette peur de l’abandon ne venait pas seulement de vos relations actuelles…

…mais d’une mémoire plus ancienne, inscrite parfois bien avant votre naissance ?


Dans ma pratique, je rencontre souvent des personnes qui vivent avec cette sensation de vide difficile à nommer. Elles se sentent seules, même entourées, doutent de leur valeur, ont peur de déranger, s’excusent presque d’exister. Elles cherchent à être entendues, rassurées, soutenues… mais n’osent pas toujours le demander, par peur d’être “trop” ou “pas assez”. Alors elles s’adaptent trop, jusqu’à s’épuiser.


Derrière cette quête de lien et de réassurance se cache souvent une blessure profonde : la blessure d’abandon.


Elle prend racine très tôt, parfois dès les premiers mois de vie. Pas forcément parce que les parents étaient absents ou malveillants, mais parce que, dans sa sensibilité, l’enfant n’a pas senti cette présence stable et disponible dont il avait besoin pour se construire en confiance.


Dans cette blessure, celui qui part dit : « Je ne peux pas », et celui qui reste porte le silence, le manque, l’incompréhension. Il apprend à ne pas déranger, à se faire petit, tout en espérant être enfin vu, choisi, aimé. Il en tire une croyance profonde : « seul, je ne suis pas capable ».


Alors, un masque se forme : le masque du dépendant.


Ce masque cherche l’autre sans relâche. Il donne beaucoup, s’efforce de plaire, devient “utile” ou “gentil”, par peur d’être laissé. Il se place parfois en sauveur, espérant qu’en prenant soin des autres, on prendra soin de lui, mais ce masque l’éloigne de sa force.


Rester seul devient difficile. Dire non, poser des limites, se sentir complet sans validation extérieure devient un défi. Et ce besoin d’amour, au lieu de libérer, finit par enfermer.


Dans un accompagnement psycho-corporel, on vient doucement rencontrer cette blessure, accueillir la peur du vide, réapprendre à sentir la présence en soi, plutôt que de la chercher uniquement à l’extérieur. Alors, peu à peu, le masque tombe, on se donne du soutien, de la tendresse, de la stabilité.

 blessure d'abandon, masque du dépendant, épanouis dans la vie, Rachel Durant, Hauts-de-Seine

La blessure d’abandon

Quand le besoin d’amour devient vertige intérieur

La blessure d’abandon se construit très tôt, souvent avant l’âge de deux ans. Elle s’installe dans un moment de grande vulnérabilité, en lien avec la figure d’attachement du sexe opposé. Très souvent, elle coexiste avec la blessure de rejet – vécue avec le parent du même sexe. Le tout laisse une empreinte silencieuse : celle de ne pas avoir été assez nourri sur le plan affectif, de ne pas avoir eu le soutien nécessaire pour se sentir solide, capable, complet.


Un jeu de rôles entre victime et sauveur

Le masque du dépendant se construit pour attirer l’attention, combler le manque, éviter l’abandon. Il se manifeste souvent par une posture de victime : la personne évoque régulièrement ses difficultés en lien avec la santé, pour ne pas rester seule, pour susciter une présence, un soin, un regard. Il est pour lui plus tolérable de souffrir que d’être ignoré.


Ce masque s’inverse aussi : le dépendant devient sauveur, surtout avec ceux qu’il aime. Il donne, beaucoup, avec une attente cachée : être reconnu, aimé en retour. Cette manière subtile d’attirer l’attention peut se traduire par une posture douce, une voix enfantine ou plaintive, notamment chez les femmes. Le dépendant peut se faire petit, attendrissant, presque invisible... pour rester aimé.


Tristesse, solitude, peur de l’autorité

La tristesse est une compagne fréquente du dépendant. Parfois diffuse, sans raison apparente, elle traduit une angoisse de solitude. C’est une tristesse qui peut aller jusqu’à des pensées sombres, mais rarement mises à exécution. Il oscille alors entre deux mouvements : chercher la compagnie pour se changer les idées, ou se replier totalement sur lui-même.


Le dépendant redoute les figures d’autorité. Il les perçoit comme froides, absentes, distantes. Pour compenser, Il s’efforce de plaire et devient chaleureux, doux, attentif… parfois trop. Il a besoin de validation, demande souvent conseil avant de décider, et peut sembler passif ou indécis, alors qu’il a simplement peur de déplaire. Travailler seul l’épuise, il a besoin de sentir une présence, plus que d’être aidé. Quand c’est lui qui aide, c’est souvent pour être aimé.


Remplir le vide, fuir l’abandon

Le paradoxe du dépendant, c’est qu’il craint d’être abandonné… mais il abandonne lui-même. Il quitte un projet, une relation, un lieu, pour éviter de vivre le vide. Il mange, souvent, lentement, avec plaisir, comme pour se nourrir d’autre chose. Il peut dire : « Je me fais bouffer », exprimant ainsi ce lien ambivalent entre dépendance et absorption. Il a du mal à partir, à quitter un endroit, même un moment agréable, le départ ravive le vide.


On retrouve souvent le masque du dépendant chez les artistes, les chanteurs, les comédiens. Être regardé, désiré, applaudi, donne une illusion de complétude. Il peut même faire l’amour sans désir, simplement pour ne pas se sentir rejeté.


Fusion émotionnelle et confusion identitaire

Le dépendant ressent intensément les émotions des autres, au point de ne plus savoir ce qui lui appartient. Il se sent responsable du bonheur d’autrui, et croit que les autres sont responsables du sien. Ce mécanisme de fusion l’amène à des peurs irrationnelles, à des phobies parfois. L’agoraphobie, par exemple, touche de nombreuses personnes dépendantes.


Une mère dépendante peut devenir très fusionnelle avec son enfant, car son amour est vécu comme un pilier vital. Elle cherche à lui montrer à quel point elle l’aime, mais dans cette démarche, elle peut confondre amour et besoin.


Et puis un jour, vient le besoin de rupture. Elle affirme vouloir être indépendante, faire seule, décider seule. Mais cette indépendance affichée est souvent une carapace. Ce n’est pas d’indépendance dont elle a besoin, mais d’autonomie. Retrouver sa capacité à être en lien, sans se perdre, aimer, sans s’effondrer, être soutenue… tout en apprenant à se soutenir elle-même.


Le masque du dépendant


Un corps qui cherche du soutien

Le corps parle. Et chez le dépendant, il exprime ce besoin d’appui, de contact, de réassurance. On observe souvent une silhouette longue, mince, avec peu de tonicité. Les chairs manquent de tenue, les poignets et chevilles sont fins, les bras paraissent trop longs, le dos se voûte. Le système musculaire est peu développé, comme s’il avait du mal à se “porter lui-même”.


Le visage, le regard

Le visage peut sembler affaissé lui aussi, comme en attente. Le regard, souvent grand et triste, exprime quelque chose d’enfantin. Il semble dire : "soutiens-moi, occupe-toi de moi".


Attitudes corporelles

Debout, il cherche un appui : un mur, une porte, ou le corps d’un partenaire. Assis, il s’écrase dans la chaise, penche vers l’avant, s’appuie sur ce qu’il peut. Tout dans son corps dit ce besoin de soutien, ce manque de solidité intérieure.


Comportements et langage

Quand il se sent victime, sa voix devient plaintive, presque enfantine. Il pose beaucoup de questions, comme s’il avait besoin d’être guidé, contenu.


Dans son vocabulaire, on retrouve souvent :“Je ne supporte pas” – “Je me fais bouffer” – “On ne me lâche pas” – “Je suis seul” – “Je suis absent”. Tout parle du vide intérieur et du besoin de lien.


Ses ambivalences

Il cherche l’attention, mais sature vite quand elle est trop intrusive. Il demande de l’aide, mais ne suit pas toujours les conseils. Il veut du lien, mais s’isole parfois complètement. Pour ne pas sentir la tristesse, il fuit : dans la présence des autres ou dans la solitude totale.


Il se sent responsable du bonheur et du malheur des autres, et croit que les autres sont responsables du sien. Il veut qu’on prenne soin de lui, mais se positionne aussi comme sauveur, espérant recevoir en retour ce qu’il n’ose pas demander.


Son besoin de fusion le rend perméable, voire hyper-réceptif aux émotions d’autrui. Jusqu’à en développer une forme de phobie émotionnelle.


Rapport aux autres

Il peut se créer des problèmes ou entretenir des douleurs pour attirer l’attention – non par manipulation, mais parce que c’est ainsi qu’il croit obtenir du soutien. Pour lui, être vu, c’est être aimé.


Avant de prendre une décision, il consulte, demande, attend l’approbation. Il ne manque pas de clarté intérieure, mais de confiance dans sa capacité à faire seul.


Il travaille mieux en présence des autres, comme s’il avait besoin de sentir leur soutien énergétique. Il aide beaucoup, espérant que cela renforcera son importance ou son attachement. Lorsqu’il ne se sent plus vu, il peut bouder, faire du chantage affectif, ou se replier.


Rapport à la nourriture

Bon appétit, voire tendance boulimique. Il aime les aliments mous, en particulier le pain. Il mange lentement, pour prolonger le plaisir, et déteste manger seul, surtout à l’extérieur.


Rapport au poids (et à la place)

Il ne veut pas prendre trop de place. Être mince lui permet de rester “léger”, dépendant, vulnérable. Il peut manger beaucoup sans grossir : la nourriture sert à combler le vide affectif… mais son corps ne retient pas ce qu’il reçoit, comme s’il disait : “Ce n’est jamais assez.”


Peur principale :

Émotion dominante : la tristesse

Il ressent une tristesse profonde, sourde, difficile à identifier. Il redoute la solitude plus que tout. Par peur d’être seul, il peut rester longtemps dans des relations qui ne lui conviennent plus.


Chemin de transformation

Ce qu’il a à apprendre, ce n’est pas à devenir “indépendant” mais autonome. À sentir qu’il peut exister, choisir, décider sans être abandonné.

  • Sortir du rôle de victime ou de sauveur

  • Comprendre qu’il n’a pas à porter les autres, ni à attendre qu’on le porte

  • Cesser de croire que le vide intérieur peut être comblé de l’extérieur

  • Apprivoiser la solitude

  • Renouer avec sa capacité d’action personnelle

  • Se reconnecter à son propre soutien interne : son axe, sa force, son souffle


Mots-clés émotionnels

  • Jalousie : peur d’être abandonné

  • Laisser : résonne comme abandonner

  • Important : se sent souvent comme “pas important”

  • Victime : stratégie pour attirer le soutien

  • Lâcher / laisser tomber : ce qu’il redoute… et fait parfois


Somatisations fréquentes

Dos, asthme, bronchites, migraines, hypoglycémie, myopie, dépression, hystérie, agoraphobie (liée à la peur de mourir seul), dérèglements surrénaliens. Parfois des maladies rares, ou sans explication médicale claire, qui permettent de rester au centre de l’attention.


Et vous ?

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