Blessure d'humiliation : retrouver la dignité d'être soi
- Rachel Durant
- 7 mai
- 7 min de lecture
Cet article s'appuie sur la méthode Écoute Ton Corps de Lise Bourbeau, qui identifie cinq blessures fondamentales de l'enfance et leurs masques. Je vous parle ici de la blessure d'humiliation, avec mon regard de thérapeute psychocorporel.
La blessure d'humiliation, une blessure du droit d'être soi
La blessure d'humiliation naît entre 1 et 3 ans, lorsque l'enfant commence à explorer son corps, ses besoins, ses envies, notamment autour de la nourriture, de la propreté, du plaisir, de la sexualité. Si l'entourage réagit par la honte, la moquerie, la culpabilisation, il se forme une empreinte douloureuse : « Je suis sale, je suis mauvais, je fais honte ». L'enfant apprend à se restreindre, à cacher ce qui vient spontanément de lui. Le masque associé est celui du masochiste.
Ce masque n’a rien à voir avec le plaisir de souffrir. Il parle plutôt d’une manière inconsciente d’accepter la douleur pour ne pas perdre l’amour des autres. Il pousse à la dévotion, à l’effacement, à la suradaptation.
Se punir pour mériter d’être aimé
L’adulte masochiste porte souvent une profonde culpabilité inconsciente. Il croit qu’il doit se sacrifier, se faire tout petit, se nier pour être digne d’amour. Il prend en charge les besoins des autres, au point de s’oublier. Il tolère l’abus, la surcharge, les humiliations subtiles, et y trouve presque un sens : « Si je souffre, je suis une bonne personne. »
Cette dynamique crée des situations relationnelles où la personne se sent utilisée, mais n’ose pas poser ses limites. Elle se sent responsable du bien-être des autres, et culpabilise dès qu’elle pense à elle-même. Il devient presque dangereux, voire honteux, de s’écouter ou de se choisir.

Une peur d'être jugé et rejeté
Le masochiste redoute le ridicule, la nudité morale, le regard de l’autre qui perçoit ses besoins ou ses failles. Il peut avoir une relation compliquée avec le plaisir : il s’en prive, ou s’y adonne avec excès, dans une forme de compensation ou de dégoût de soi.
Il développe une forte capacité d’auto-observation teintée de jugement : tout en lui est passé au crible, rien n’est jamais assez. Il peut avoir du mal à se laisser aller, à rire librement, à faire du bruit. Il s’excuse d’exister, même sans s’en rendre compte.
Un corps comme champ de bataille
Dans le corps, la blessure d'humiliation peut se traduire par un repli du haut du corps, une tendance à se cacher, des tensions dans le bassin et le périnée (refoulement des besoins), une respiration bloquée, des douleurs digestives ou des problèmes de poids. Le corps devient le lieu de la honte : trop visible, trop gourmand, trop désirant.
J’ai accompagné des personnes pour qui chaque kilo en trop semblait être une preuve vivante de leur indignité. D’autres portaient dans le ventre ou le bassin une douleur sourde, comme un poids de non-dits, de culpabilités anciennes, de désirs interdits. Le corps disait ce qui n’avait jamais pu être entendu : « J’ai eu envie, j’ai eu besoin, et on m’a puni pour ça. »
La honte empêche d'être
Cette blessure empêche l’épanouissement naturel. Elle coupe de la joie, du jeu, du droit à exister librement. La personne réprime ses envies, se restreint, se critique en permanence. Elle a du mal à recevoir, à se montrer, à se sentir légitime. Elle se juge comme « trop » ou « pas assez ».
Cette tension intérieure crée de la fatigue, de la confusion, un sentiment de tourner en rond. Elle peut générer une hypersensibilité au regard de l’autre, une difficulté à se sentir à sa place, une peur constante de déranger.
Quand on pense avoir cette blessure... et que ce n’est pas le cas
Il arrive que des personnes se reconnaissent dans certains aspects de la blessure d’humiliation, sans pour autant en porter l’empreinte profonde. Elles peuvent se sentir très sensibles à la critique ou à la honte, mais pour d’autres raisons : une blessure d’injustice non reconnue, une éducation stricte, un contexte social rigide, ou simplement un moment de vie difficile.
Chez ces personnes, on retrouve souvent une grande exigence envers elles-mêmes, un besoin d’être irréprochables, une peur de décevoir. Mais ce n’est pas forcément lié à une culpabilité enfouie ou à un effacement chronique. Il est aussi possible d'avoir vécu de l'humiliation et que ce soit une autre blessure que l'humiliation qui soit activée.
En séance, j’invite à affiner cette écoute : est-ce que je m’efface ? Est-ce que je porte le poids des autres ? Est-ce que je me punis en silence ? Ou est-ce que je cherche surtout à faire bien, à ne pas décevoir, à être reconnu ?
Prendre le temps de distinguer ces nuances permet de ne pas se coller une étiquette qui ne nous correspond pas. Cela évite aussi de passer à côté de ce qui a vraiment besoin d’être entendu et accueilli.
Une blessure au service de l’âme
Sur le plan spirituel, la blessure d’humiliation invite à un chemin de réconciliation avec le corps, avec la Terre, avec la sensualité, les plaisirs de la vie et la joie d’exister. Ceux qui portent cette blessure sont souvent venus expérimenter, dans cette vie, la réhabilitation du plaisir simple et du droit d’être pleinement incarné.
Elle peut avoir pour fonction de nous ramener vers une conscience plus vaste, plus aimante, qui reconnaît que nous sommes dignes non pas à cause de ce que nous faisons, mais simplement parce que nous sommes. Elle nous pousse à explorer l’humilité vraie – celle qui ne s’efface pas, mais qui honore la vie en soi avec simplicité.
Guérir cette blessure, est aussi guérir des mémoires collectives ou transgénérationnelles liées à la honte du corps, à la répression de la sexualité, ou au refus du féminin sous toutes ses formes. Ce chemin ouvre à une spiritualité incarnée, chaleureuse, enracinée dans la douceur du vivant.
Un chemin de réhabilitation du soi
En thérapie psychocorporelle, l'objectif est de venir sécuriser l’expérience sensorielle, réhabiliter les besoins de base, les désirs, le plaisir. C'est aussi libèrer la parole retenue, les pleurs honteux, les tensions de protection. C'est apprendre à se respecter, à poser des limites, à dire non. Petit à petit, le corps redevient un allié, une maison habitable.
Le travail est aussi d'aider la personne à se reconnecter à sa dignité profonde, celle d’être humain, sensible, vulnérable et aimable tel qu’il est, et que ce n’est pas la performance ou l’utilité qui rendent digne d’amour, mais le simple fait d’être vivant, présent, incarné.
La co-régulation comme revalorisation
Dans un cadre sûr et bienveillant, le regard de l’autre peut devenir réparateur. La co-régulation permet de retrouver une dignité d’être. Ce que l’on croyait inavouable devient entendable. Ce qu’on croyait honteux devient humain. Le processus d’intégration passe par le corps, le lien, la régulation des émotions.
Dans certains cas, le simple fait d’être vu sans jugement, touché avec respect, écouté dans sa peine, peut transformer en profondeur la relation à soi. La personne reprend contact avec sa valeur. Elle se redresse, respire mieux, ose dire ce qu’elle ressent.
Une approche globale
Dans mes accompagnements, j’intègre la respiration, le toucher respectueux, l’expression émotionnelle, la parole incarnée, le mouvement libre. Cela permet de remettre de la liberté là où il y avait de la contrainte, de la dignité là où il y avait de la honte, du lien là où il y avait de la solitude.
Je propose aussi des exercices simples pour remettre du mouvement dans ce qui a été figé : danser, respirer, exprimer à haute voix ce qui ne l’a jamais été. Et souvent, c’est là que la vie recommence à circuler.
Un exemple de transformation
Je me souviens d’une femme que j’ai accompagnée qui disait sans cesse : « Je suis trop ». Trop bruyante, trop envieuse, trop expressive. Elle s’excusait d’exister, faisait passer tout le monde avant elle et s'oubliait. En se reconnectant avec ses sensations, en accueillant sa honte avec douceur, elle a retrouvé sa puissance. Un jour, elle m’a dit : « Je sens que j’ai le droit d’avoir envie, moi aussi. »
A ce moment-là, la blessure à commencé à guérir.
Et si vous pouviez enfin vous libérer du poids de la honte ?
La blessure d’humiliation est lourde à porter. Elle touche à la dignité, à l’estime de soi, au droit même d’avoir des besoins, des désirs, une sensualité, une liberté d’être.
Si vous vous êtes longtemps senti coupable d’exister, trop ou pas assez, si votre corps a appris à se rétracter, à se faire petit, sachez qu’il est possible de retrouver de la douceur et du respect dans la relation à vous-même.
Je vous accueille en séance de somato-thérapie, un espace dans lequel votre vécu a toute sa place — sans jugement, avec lenteur et bienveillance. À travers la parole, le souffle, le mouvement, le toucher conscient, nous allons peu à peu réhabiliter l’élan vital, le plaisir d’être dans votre corps, la joie simple d’exister tel que vous êtes.
La méthode Écoute Ton Corps permet de mieux comprendre les messages de cette blessure, de rencontrer les besoins profonds qu’elle révèle, et de faire la paix avec soi ou l'Hypnose Spirituelle et Régressive, en cabinet ou en visio, vous pourrez explorer plus profondément encore les mémoires, les loyautés inconscientes, les liens d’âme qui peuvent nourrir ou entraver votre liberté d’être.
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